commission sénatoriale extraordinaire

objet: convocation de la sénatrice sheryl demfrey devant les instances de l'ABE

La commission était dans l'attente de la sénatrice Demfrey, la remplaçante de JFK.
La salle était pleine de bruits et de nervosité. C'était un pareterre de journalistes, de sommités politiques, de sénateurs, voire de représentants de la Terre, qui étaient tous présents pour l'entendre se jusitifier de ses actes.

Comme pour briser ce brouha, la grande porte de l'entrée de la salle claqua à son ouverture. Flanquée de la Garde Démocratiale Valériane, Sheryl fit son entrée comme à son habitude, fière et sexy à la fois.
Le brouha se changea en exclamations lorsque la foule s'aperçut qu'une colonne d'hommes casqués en noir suivait son entrée. On voyait même des hommes assis dans le public se levaient pour rejoindre cette troupe, et parmis eux il y avaient aussi des greffiers armés du sénat qui rejoignirent leur rang.

L'ensemble de la salle commença donc à se remplir d'hommes en arme aux endroits stratégiques. Au fur et à mesure que Sheryl remontait l'allée vers la tribune de la commission, des hommes se stationnaient le long des travées, pour éviter toute protestation incongrue.

POC! POC! POC! fit le marteau du président de la commission.

« Comment osez vous Sénatrice! Comment osez vous prendre ainsi possession de cette assemblée souveraine et représentative! »

« Ne vous en faites pas Messieurs Dames. N'y voyait aucune marque d'irrespect ou de provocation de ma part dans ces faits. Je tiens juste à ce que j'ai à dire le soit ... Bien pouvons nous commencer? »

Quelque peu interloquer pour cet aplomb, l'homme ne répondit pas à cette question ... Sheryl avait déjà pris place devant eux.

« Je suis ici aujourd'hui pour répondre à beaucoup de vos questions sur les événements qui se déroulent en 43, et qui m'implique face à un centauri. »

Coupant court à toute interjection, elle continua

« Tout à commencer il y a quelques cycles. JF Krenven, via ses services de renseignements, a appris qu'une manoeuvre était en marche au sein des cadrans de la bordure. Assidu dans cette affaire, il remua la fange qui entourait cette affaire. Et vous avez pu voir où cela a mené. L'attentat contre sa personne est la preuve qu'il avait vu juste quant à la proportion de la chose.

Héritière de sa volonté, j'entrepris donc de continuer son oeuvre. L'enquête me mena où j'en suis aujourd'hui. Comme vous avez pu le voir, j'ai réussi à faire sortir le loup du bois ... »

« Mais pour qui vous prenez vous sénatrice?! Avec vos actes, vous avez mis l'ABE dans une situation plus que délicate avec nos voisins centauris! Qui vous a permis de faire ceci?! Qui vous en a donné le droit?!!? »

« MOI! »

« MOI! » entendit la salle dans son ensemble, venant du fond

« C'est moi qui lui ai donné pour ordre ces actes »
C'était un des gardes qui était sorti du rang.
Celui ci s'avançait vers l'estrade faisant face aux membres de la commission. L'assemblée le regardait se déplacer parmi les autres gardes démocratiaux.

Arrivé à hauteur de Sheryl, il enleva le casque qui couvrait tout de son visage. Une intense émotion exprimée par une exclamation non moins énorme se fit jour dans la salle. Casque sous le bras, on vit l'homme sourire à Sheryl, et on compris sur ses lèvres, à l'attention de Sheryl, dans un murmure « merci ».

L'effervescence était décuplée par rapport au début de la séance. Beaucoup s'étaient levés, d'autres criaient pour mieux voir, certains interpellaient l'homme, ... . Heureusement, la garde démocratiale présente tempérait les plus impétueux. Même le président de la commission avait les pires difficultés pour rétablir l'ordre et le calme.

POC! POC! POC! SILENCE! POC! POC! GARDES! POC! POC! POC!

Le silence commença à revenir doucement. L'Homme, pour marquer de son empreinte cette journée, leva la main pour appeler lui même au calme. L'effet voulu était plus que celui escompté car la foule présente se tut dans l'instant, et se rassit.

POC! POC!
Le président repris, tout aussi surpris que chacun de la situation qui se déroulait sous ses yeux.

« Sé ... Sénateur ... Sénateur Kren ...ven! Sénateur Krenven! » finit il par déglutir.

« Mais .... Comment cela est il possible?! Vous êtes mort! Dans cet attentat! » balbutia t il, blême comme un linge

« Je suis désolé Monsieur le Président. Mais la situation actuelle l'exigeait. Je suis désolé pour tout cela, je viens m'en expliquer ... »

Dans la salle, tout le monde parlait. Certains invectivaient même Krenven.

Celui-ci leva le bras pour appeler tout le monde au silence. Il l'obtint au bout de quelques secondes tout de même.

« Oui en effet Messieurs Dames, je suis venu m'en expliquer. Si vous le permettez ...

Très bien.

Tout a commencé il y a quelques mois. Mes services secrets ont obtenu à l'époque une information qui semblait au début anecdotique. Très vite, dirigeant moi-même « l'enquête », je m’aperçus que les informations semblaient fondées. Quelque chose se tramait dans la bordure.

En effet, bien vite je me retrouvais au cœur d'une machination qui pouvait bouleverser l'équilibre précaire de la région toute entière. Ce que j'ai découvert à semble-t-il suffisamment d'importance pour que l'on cherche à me faire taire en me tuant.

Cet acte manqué a heureusement était déjoué grâce à une de mes proches amies. »

en disant cette dernière phrase, il se tourna vers Sheryl en lui souriant chaleureusement, pour ainsi faire comprendre a tous qu'il parlait d'elle

« Grâce à ses dons, elle put voir peu de temps avant que cela ne se produise, l'attentat en préparation contre moi. A ce moment, j'ai dû prendre la décision de rentrer dans le jeu. Nous avons donc produit un hologramme de ma personne pour me doubler. Surtout nous avons fait en sorte qu'il n'y ait aucun blessé. Enfin, nous avons gérer l'information à tous les niveaux. Et j'ai cru comprendre que cela a fonctionné.

Il a fallu ensuite que je demande à Sheryl de reprendre la main pendant que je me mettais au vert. Chose peu aisée quand on connait la politique ... mais elle s'en est tiré formidablement je dois le dire! L'enquête fut des plus compliquées, et tous les moyens à notre disposition furent utilisés.

Tout d'abord, grâce à mes services psy et des éléments de la bombe utilisée, nous pûmes remonter jusqu'à un nom. Vague au demeurant, mais qui fut localisé en 43. Pour poursuivre notre chasse, car il s'agissait bien d'une chasse, un prétexte tout trouvé fut ce qui se passait dans le secteur avec nos amis vrees. Quel meilleur prétexte que celui-ci. J'ai donc demandé à Sheryl d'envoyer une flotte de reconnaissance, fouiller des systèmes où notre homme pouvait se terrer.

La suite vous la connaissait. Nous l'avons localisé. C'était un centauri. Bien vite, l'interrogatoire qu'il subit nous donna les commanditaires. Vous aurez toutes mes informations sur cristal, ne vous inquiétez pas. Tous les éléments du puzzle concordés. J'avais enfin le nom de cette famille centaurie. »

De nouvelles exclamations ébranlèrent l'assemblée.

POC!POC!POC!

Krenven releva le bras pour appeler au silence

« Permettez-moi de continuer.

Donc, oui une famille centaurie tire les ficelles. La famille Malachi !
En effet, tous les éléments réunis me laisser penser que la corporation nommée « république centaurie » était en train de commanditer une hégémonie dans les territoires de la bordure.

Pour cela, il me fallait faire sortir le loup du bois. La centaurie Valeria Kasto était un alibi tout trouvé. Plus de flottes, plus de défense … je demandais donc à Sheryl de lancer une offensive globale sur certains de ces systèmes.

La réaction fut celle attendue. En très peu de temps, la famille malachi réagit. Leur promptitude à réagir était flagrante.

Mais me direz-vous, en quoi tout cela est-il lié ?

Et bien c’est simple, regardez plutôt »

Krenven montra des cartes et des chiffres sur l’holoécran

« Voici les chiffres et statuts que j’ai pu récupérer grâce à mes services.
Comme vous pouvez le voir la corporation République centaurie compte 10 membres jusqu’à maintenant, dont Valeria Kasto, et les frères Malachi. Sur cet ensemble, la puissance estimée est de 340 000 en unité standard, ce qui semble tout à fait normal au regard du traité de babylon 5 visant à limiter la puissance des corporations autorisées à se rendre dans la bordure.

Vous remarquerez aussi que 6 d’entre eux ont une puissance quasi nulle, Mais que les frères Malachi dispose à eux deux de 80% de la puissance totale de cette corporation, dont le certain Umberto Malachi qui gère 192 000 de puissance en unité standard !
Chacun d’entre nous sait combien il est difficile de financer une telle flotte !
Le calcul est simple : 6 d’entre eux ce sont délestés de leurs flottes au profit des Malachi.

De même, vous vous apercevrez que le nombre de systèmes possédés par cette corporation est de plus de 200, soit une moyenne de 20 par membres. Vous savez aussi quelles sont nos difficultés pour gérer des domaines de telle taille sans voir nos recettes diminuer en conséquence. Comment font donc les malachis pour budgétiser de telle sommes !?

Et bien la réponse mesdames, messieurs, peut résider dans une organisation hégémonique. Soit la République Centaurie de l’espace concilien finance, arme et supporte cette corporation en toute illégalité par rapport au traité de non intervention des membres du conseil de babylon 5, soit leur organisation locale est des plus aboutie, et penche dangereusement vers une hégémonie qui pourrait nous être fatale … »

Un silence de plomb s’installa. Certains analysaient les chiffres, d’autres s’interrogeaient silencieusement, enfin une poignée commençait à se questionner sur les conséquences de ces faits.

Attérée sur son siège la Sénatrice Eulalie Ferrat parlait pour elle même.
"Mais ce n'est pas vrai! Ce n'est pas vrai !"

En effet, suite à l'offensive de Shéryl et dans l'optique de son retrait, elle avait envoyé discrètement une flotte rapide pour fournir un soutien si besoin. Hélas personne dans le domaine des Amazones n'avait de nouvelle de cette flotte. Les dernières communications avaient eu lieu après le départ du dernier vaisseaux de la Kantic.

"Mais ce n'est pas vrai !"

Une flotte solide étaient partie dans le secteur 44 mais elle n'avait encore rien trouvé. Dès lors il est évident que la flotte rapide fut détruite mais nous étions en guerre avec personne et la flotte n'était jamais passée dans le domaine de Lady Valeria Kasto.
Même si des forces inconnues étaient possibles, les agresseurs les plus probables étaient cette dernière ou ce va en guerre de Lord Umberto Malachi .
Et c'est pourquoi je viens de déclarer la guerre à ces 2 Centauries.

"Et M_ _ _ E ! Attendons la suite ..."

Un Amiral de la République Centauri obéissant aux ordres votés par consensus de l'ensemble des membres de la République Centauri de défendre un membre de la République Centauri subissant une quadruple invasion sans aucune raison particulière ne peut pas être appelé un "va-t-en guerre".

Votre flotte ne fuyant pas devant deux flottes plus imposante, elle était, sans nul doute possible, suicidaire.

Au plus je lis ce que vous écrivez, au plus je me demande comment vous faîtes pour imaginer tout ceci. Osez penser qu'une corporation de 10 membres (plus un nouveau commandant centauri inscrit tous les 4 tours) peut devenir hégémonique face à une corporation de 15 à 16 membres (plus entre 15 et 35 nouveaux commandants humains inscrits tous les 4 tours)...

C'est vraiment paranoïaque, vous ne trouvez pas?

POC ! POC ! POC !

« Silence dans la salle !
Monsieur le Centauri, malgré tout le respect dont je vous dois, vous n’êtes qu’un indigent ici. Certes, votre république vous a nommé pour la représenter dans cette malheureuse affaire, mais vous attendrez que je vous invite à intervenir s’il vous plait. C’est une commission officielle ici, et non pas un déblatorum centauri … je vous en remercie »

C’est ainsi que le président de la commission fit revenir le calme

« Merci Monsieur le Président »

Krenven poursuivit

« Vous le voyez donc mes chers collègues. Nous avons ici un cas bien précis de ce qu’il peut advenir de nous dans la bordure extérieure : en somme, l’apparition d’une hégémonie bien organisée, et bien armée.

Mon but, et cela en évitant au maximum les victimes civiles, était de vous montrer ce qu’il va arriver d’ici peu si nous, que dis-je, si vous ne réagissez pas.

Les centauris vont utilisaient les mêmes méthodes que dans le territoire concilien, à leur « grande » époque. Désormais, ils ne peuvent plus, grâce au conseil de Babylon, imposer leur vision des choses, imposer l’esclavage, le servage, leur tyrannie là-bas … ils viennent donc le faire ici. C’est sous couvert de cette corporation homonymique qu’ils comptent y parvenir. Ils concentrent leur puissance en redistribuant leurs flottes à des leaders assoiffés de pouvoir. Ils financent et ourdissent des complots dans la bordure. Bien pire encore …

Déjà la réaction du plus doté des leurs est en action. Au moment où je vous parle, une flotte lourdement armées vient de désintégrer l’ensemble de mes flottes. Ce faisant, ils viennent de bloquer le point de saut du cadran 2, empêchant toute communication avec le reste de l’ABE. De plus, plus de 400 unités de troupes viennent de débarquer sur un système de l’ABE, entrainant d’immenses dégâts et des morts par milliers.

Mes troupes font ce qu’elles peuvent, mais j’ai un très faible espoir de voir la situation s’améliorer, tellement les bombardements venant de l’espace sont importants. Ce système est en train d’être colonisé par la république centaurie. Et je pense que ce ne sera pas le dernier.

Vous avez la preuve. Voici ce qu’il en coûte de tenir tête à cette association scélérate et traître à l’esprit de conquête qui nous anime tous dans la bordure.

Certes, j’ai péché par orgueil en pensant pouvoir à moi seul les arrêter, mais je n’ai jamais souhaité entrainer l’ABE dans une guerre non souhaité. J’ai donné l’ordre suivant à mes troupes : qu’elles tiennent coûte que coûte. Je ne vous demanderais qu’une chose avant de rejoindre mes hommes pour résister à l’envahisseur : il faut que l’ABE se dote des moyens de ses ambitions. Il faut que vous soyez les garants de la liberté dans la bordure extérieure, que vous mettiez un terme aux exactions de cette corporation fantoche qui n’a de dessein que l’hégémonie.

Bonne chance à tous.

Et encore désolé … »

Sur ces mots, sans signal apparent, les hommes de Krenven, Sheryl, et krenven lui-même se retirèrent de la salle plénière, laissant ainsi la commission continuer ses débats.

Sur le chemin de la navette, Sheryl interrogea JFK

« Croyez-vous sincèrement qu’ils aient compris votre action ? Enfin, je veux dire le pourquoi ? Vont-ils réagir ? »

« Sincèrement … je n’en sais rien du tout. Par contre, ce dont je suis sûr, c’est que si l’ABE ne réagit pas, et ne prend pas le chemin de la guerre, elle n’a aucune raison d’exister … Ces centauris se chargeront de les faire disparaitre de la bordure, ainsi que tous les autres. »